Quelles sont les meilleures associations de plantes au jardin ?

L’allélopathie

Quand les plantes poussent, elles peuvent avoir une action positive ou négative sur leurs voisines. On appelle cela l’allélopathie. Plus la diversité de légumes, de plantes aromatiques, de fleurs et de plantes à fruits est importante dans le potager, plus les risques de maladies et de présence de ravageurs diminuent.

Cette technique consiste tout simplement à associer, au sein de mêmes cultures, des plantes compagnes l’une de l’autre qui peuvent s’échanger divers services comme par exemple avoir une action répulsive ou toxique sur des insectes spécifiques.

Les associations de plantes pour optimiser vos ressources

Si vous ne cultivez qu’une seule variété dans votre potager, toutes les plantes vont se disputer pour les ressources comme la lumière, l’eau ou les nutriments.

Il est donc intéressant de planter des pousses dont les besoins en nutriments sont différents. Il en va de même pour le cycle de la croissance et du système racinaire. Bien associer vos plantes permettra d’optimiser l’utilisation du sol et de ses ressources.

Associer les plantes en fonction de la forme végétative des espèces (racines profondes et racines superficielles) vous permettra de rationaliser l’espace. Les plantes pourront ainsi s’imbriquer les unes aux autres.

Vous pourrez aussi gagner de la place en installant, sur un même rang, des plantes à cycles court et long, comme les radis et les carottes.

Veillez aussi à ce que vos plantes s’entraident au mieux sans se porter préjudices. Certaines peuvent, par exemple, apporter de l’ombre à celles qui craignent le soleil tandis que d’autres peuvent servir de tuteurs pour celles qui le recherchent.

Les légumineuses (fèves, haricots, pois, trèfles) enrichissent le sol en azote. Elles améliorent aussi leur mycorhization (une mycorhize est une fusion entre une racine de plante et un champignon). Il est donc vivement recommandé de les associer à des plantes qui ont besoin de cet apport, comme la tomate, le concombre, le melon.

Et enfin, d’autres familles de plantes comme les brassicacées (chou, radis, moutarde etc.) peuvent rendre le phosphore disponible pour les cultures suivantes.

Le Milpa

La technique agricole mixte de cultures complémentaires, dite des trois sœurs, ou Milpa, représente les trois principales cultures pratiquées traditionnellement par diverses communautés autochtones d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale : la courge, le maïs et le haricot grimpant (source Wikipedia).

Commencez par semer du maïs en pot à l’intérieur. Quand il atteint environ 20 cm, vous pouvez le planter dehors. Ensuite, semez des haricots autour de la tige. Quand les haricots commencent à monter, plantez des courgettes. Les maïs auront de l’avance et les haricots ne risquent pas d’étouffer leurs tuteurs. Le feuillage des courgettes préservera l’humidité au sol en créant le paillage nécessaire.

Dans cette association, toutes les plantes sont gagnantes. Au niveau du système racinaire, tout se complète parfaitement. Les racines du maïs restent à la surface, la courgette s’enracine à une profondeur moyenne alors que le haricot à un enracinement profond.

Les associations de plantes pour réduire les mauvaises herbes

Si la terre est parfaitement recouverte par les plantes, la lumière du soleil n’atteindra pas la surface du sol. Cela limitera le développement des mauvaises herbes qui viennent concurrencer vos cultures.

Au pied des grandes plantes (tomates, poivrons ou aubergines), occupez l’espace avec des plus petites (laitues, betteraves, radis, carottes… ) ou des plantes aromatiques.

Piment et poivron s’insèrent entre les tomates ou les aubergines, deux plantes de la même famille, qui s’accordent au jardin comme en cuisine. La pousse de plantes adventices (mauvaises herbes) peut également être prévenue par l’effet allélopathique de certaines plantes. Certaines émettent des substances biochimiques dans le milieu, empêchant ou limitant la pousse de certaines familles d’adventices). C’est le cas par exemple des racines de l’absinthe (Artemisia absinthium) qui inhibent la croissance des mauvaises herbes.

Par extension, il est important de ne pas cultiver côte à côte des plantes du même genre (pomme de terre et aubergine par exemple). En effet, elles risquent de se faire concurrence en recherchant les mêmes éléments dans le sol et en devenant une cible facile pour les mêmes maladies cryptogamiques et prédateurs. Une maladie cryptogamique, aussi appelée maladie fongique, est une maladie causée par des champignons parasitaires filamenteux chez la plante.

Les associations de plantes pour réduire les ravageurs

Dans les meilleures associations de plantes, on peut distinguer les plantes:

• protectrices qui attaquent les ravageurs,
• relais qui attirent les auxiliaires (animal prédateur d’un ravageur de culture),
• appâts qui attirent un ravageur,
• répulsives qui éloignent un ravageur,
• répulsives associées aux plantes appâts (méthode  répulsion-attraction).

Quelques exemples:

Les plantes à l’odeur forte (aromatiques) et les alliacées (ail, échalote, oignon, poireau) créent des confusions olfactives qui perturbent les ravageurs. N’hésitez donc pas à en disséminer entre les cultures (surtout carotte, chou, tomate).

L’alysse odorante est très appréciée des insectes. Elle attire notamment les bombyles ou les syrphes, des prédateurs naturels des pucerons !

Le solanum nigrum, le ricin commun et le datura stramonium attirent les doryphores et les empoisonnent. Néanmoins, faites attention car ces plantes ont l’inconvénient d’être également toxiques pour l’homme.

Le myosotis éloigne la mouche de la framboise. Les alliacées (ail, échalote, oignon, poireau) éloignent les pucerons. La rue (Ruta graveolens), l’armoise, l’absinthe, l’hysope et la sarriette éloignent les indésirables. La tanaisie augmente la saveur de la framboise et éloigne les mouches et les vers du fruit. La menthe éloigne les pucerons et les chenilles. La bourrache attire les abeilles et favorise ainsi la pollinisation des plantes et la formation de fruits. L’oignon offre une bonne protection contre les maladies cryptogamiques et contre le mildiou. La moutarde et la grande capucine servent d’appâts ou de leurres aux insectes afin de les éloigner des plantes cultivées.

La lavande et le basilic chassent les parasites comme les mouches, les moucherons ou les moustiques Le basilic peut être associé aux tomates, à l’asperge, aux poivrons, aux piments, aux aubergines et repousse alors les pucerons. L’oeillet d’inde éloigne le mildiou de la tomate et les insectes nuisibles des pommes de terre, tomates, asperges, haricots et choux.

Les plantes à associer à la culture de la tomate, pour favoriser son bon développement sont le chou, l’œillet d’Inde, le souci, le concombre, l’ail, la ciboulette, le basilic, la laitue, la carotte, l’asperge, l’épinard, le tétragone…

 Pour aller un peu plus loin :

• Oignons-carottes. Il s’agit d’un exemple parfait de protection mutuelle. La carotte éloigne la mouche de l’oignon et l’oignon éloigne la mouche de la carotte. La mouche de la carotte pond ses oeufs au pied des carottes. Les larves rejoignent alors les racines dans lesquelles elles creusent des galeries. La tomate, l’oignon, le poireau ou le persil émettent des odeurs qui éloignent ce ravageur !
• Tomate-ail-crysanthème. Il s’agit ici d’un exemple de la méthode répulsion-attraction. La tomate est sensible aux thrips (minuscules insectes très discrets mais qui peuvent transmettre des maladies virales, comme la maladie bronzée de la tomate). Or, les thrips sont repoussés par les plantes aromatiques. Ajoutez de l’ail pour les chasser et attirez-les vers une plante appât comme le chrysanthème.
• La capucine attire les pucerons noirs. Elle les détourne ainsi des plantes potagères comme les légumineuses ou la rhubarbe. Une fois la capucine très infestée, il faut l’arracher et la remplacer pour éviter que le ravageur piégé ne se propage dans votre potager.

Les meilleures associations de plantes au potager et en permaculture

Voici maintenant les meilleures associations des plantes les plus courantes mais aussi ce qui est déconseillé. Comme cela ne fait pas l’unanimité au sein de la grande famille des permaculteurs, n’hésitez pas à tester vos propres associations. Vous obtiendrez parfois de bons résultats alors que l’association est déconseillée. Cela dépend de la région, de votre climat, de votre sol, de la façon dont vous cultivez (butte, jardin, champ, …), de vos semences, …

Les plantes compagnes et la rotation des cultures

En permaculture, on a l’habitude de cultiver des plantes différentes au même endroit tout au long de l’année. Voici deux exemples d’association de plantes dans des zones de culture au fil des mois:

1. Zone 1
   • Mars-avril: laitue, radis, chou-fleur et persil.
   • Mai à août: tomate, courgette, chou-fleur et persil.
   • Septembre à novembre: poireau, persil, laitue et roquette.
   • Décembre à février: laisser les poireaux et la roquette.
2. Zone 2
   • Mars-avril: laitue, radis et poireau.
   • Mai à juillet: tomate, poireau, haricot et betterave.
   • Août: tomate, poireau, brocoli et betterave.
   • Septembre à novembre: radis, poireau, brocoli et épinard.
   • Décembre à février: laisser les poireaux, les épinards et les brocolis.

Stratégie d’associations de plantes

Pour conclure, organisez votre potager de manière à créer des barrières répulsives pour protéger les plantes les plus sensibles et attrayantes, des garde-fous pour attirer des nettoyeurs et des leurres pour éloigner les envahisseurs indésirables.

Prévoyez d’autres plantes pour éloigner les insectes indésirables ou au contraire, les attirer sur elles, protégeant ainsi leurs voisines et garantissant un approvisionnement constant pour leurs prédateurs.

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